LES COMBUSTIBLES

« Les Combustibles », œuvre dramatique d’Amélie NOTHOMB, est un projet

Et porté par la Compagnie

Les Scènes d'Argens

PRÉSENTATION « Les Combustibles »

Avec le soutien du dispositif  Été cultuel 2024 « Rouvrir le monde » de la DRAC Provence côte d’azur et de la Résidence Les Vignes du Bercail du groupe Umane, une première résidence de création aura lieu cet été du 19 au 30 août.

Puis cet automne une seconde résidence de création se tiendra au Théâtre intercommunal Le Forum à Fréjus.

Enfin une opération d’Éducation Artistique et Culturelle au Lycée Saint-Exupéry de Saint-Raphaël est en ce moment à l’étude pour une réalisation prévue au cours de l’année scolaire 2024/2025.

NAISSANCE DU PROJET

Il y a une dizaine d’année j’ai découvert ce texte d’Amélie Nothomb qui est sa seule et unique pièce de théâtre. Le thème, le style et la dramaturgie m’ont aussitôt interpellé, l’envie de monter cette œuvre ne m’a alors plus quitté. Ne manquaient que les comédiens, ils devaient être jeunes, posséder une technique irréprochable, correspondre aux personnages et surtout adhérer pleinement au projet.

Ma rencontre avec Roxanne et Anthony avec lesquels j’ai travaillé dans « La Dupe » d’Olivier Moinard en 2023 fut une révélation. En observant leur travail au plateau l’évidence m’est apparue, j’avais enfin trouvé les comédiens à la hauteur du projet. Après leur avoir soumis mon idée et leur avoir donné à lire le texte, leur adhésion et leur enthousiasme fut totale.

Dès lors il restait à convaincre l’auteure. Un échange épistolaire puis téléphonique avec elle nous a très rapidement rapprochés, son accord a été immédiat et sans réserve. Amélie Nothomb : « Je suis très heureuse de votre intérêt pour mon texte, tout ce que vous me dites est absolument formidable… »

Pour ce qui est du choix du metteur en scène, mes échanges à propos de la pièce avec Anthony, sa vision et les idées qu’il m’a livré à propos du projet ont mis à jour, une fois encore une évidence, il assurerait la mise en scène.

François Cracosky

Directeur Artistique

RÉSUMÉ

La guerre, le froid et les pulsions du désir… Il faut se chauffer par n’importe quel moyen, même en brûlant des livres, mais par lesquels commencer et par lesquels finir ?

La cohabitation, forcée par la situation, confronte un professeur de sociologie quelque peu cynique, passionné de littérature, son assistant idéaliste Daniel et Marina étudiante en quête de chaleur.

NOTE DE MISE EN SCENE

Les Combustibles parle du désir. Celui des personnages, mais aussi du vôtre, du nôtre également.

Les trois protagonistes ont des désirs différents, qui s’entrechoquent, et ne peuvent se rencontrer. Chacun/ chacune va essayer de faire triompher ce désir, quitte à écraser celui des autres.

Après tout, c’est la guerre, la mort n’est pas loin, et il y a urgence à se satisfaire…

Alors, qui brûlera en premier ?

Anthony Davy

NOTE D’INTENTION

Introduction

Ce projet est la rencontre de trois comédien(nes), d’âges différents, d’univers différents et de formations différentes, qui vont, ensemble, raconter la même histoire.

Les Combustibles est une pièce fascinante. L’ambiance, pesante et trouble, intrigue : on ne sait pas réellement où se passe l’histoire, à quelle époque… Cela ouvre l’imaginaire et offre des possibilités immenses. Les personnages sont forts et ambiguës, avec des trajectoires diverses et une belle évolution pour chacun(e).

Les personnages et les thèmes de la pièce

Le personnage féminin, Marina, est passionnant et d’une force incroyable. Elle nous apparaît d’abord comme discrète, pouvant subir le désir de l’autre sans parvenir à s’en protéger. Mais au moment où l’on croit qu’elle va être totalement dominée, c’est elle qui devient dominante. Elle renverse la situation, et obtient ce qu’elle désire, ce qui est vital pour elle. Je veux que le spectateur le ressente comme tel : c’est elle qui décide de son sort, de son désir, de sa vie, et même de sa mort.

Il y a des passages où les deux personnages masculins, Daniel et le Professeur, sont misogynes. Des petites réflexions d’apparence anodine et des lieux communs sur les femmes sont glissés tout au long du récit. Ils ne sont pas là par hasard, et sont finement utilisés. Au plateau, ces remarques seront suivies d’un silence, d’un regard entre les personnages, ou au public. Cela soulignera la force de Marina, et dénoncera la pensée machiste des deux autres.

Le Professeur, lui, a une trajectoire opposée à celle de Marina : on l’imagine au départ comme étant un mentor, celui qui gère la situation, instruit les jeunes et les conseille. Mais l’on voit très vite ses vices et sa cruauté prendre le dessus.

Le spectateur ne devra pas deviner, au début de la pièce, qu’il aura cette trajectoire. On ne montrera pas tout de suite son désir intense pour Marina. Tout doit être assez fin pour qu’on puisse suspecter quelque chose d’étrange chez lui, sans jamais savoir quoi.

Plus généralement, j’aimerais que toute la pièce soit une surprise pour le spectateur : qu’il ne sache pas à l’avance ce qui va se passer. Il faudra jouer les scènes sans jamais anticiper la suite. Faire preuve de finesse pour faire ressortir la force dramaturgique de la pièce et les revirements de situation.

Ce qui m’a également interpelé, c’est l’humour présent dans l’œuvre. Il y a des moments très drôles, et j’aimerais travailler à ce que ces touches de légèreté soient mises en avant, et viennent en contrepoint des moments forts du spectacle.

Je pense que pour toucher le spectateur, il faut réussir à le surprendre, à jouer avec les contrastes. Trop de moments sombres, trop de larmes finissent par s’annuler et ne font plus d’effet ; l’humour est nécessaire pour mettre en lumière les moments dramatiques.

Enfin, la manière dont Amélie Nothomb traite le rapport à la lecture, et plus généralement à la culture, m’intéresse énormément. Le débat sur le roman d’amour qui oppose le Professeur et Daniel me fait penser au débat qui nous anime concernant la place du théâtre dans notre vie : a-t-on besoin de se divertir, ou de s’instruire ? Faut-il choisir entre les deux ?

Pour ma part, je crois que les deux sont possibles en même temps, et que le mot « divertissement » est parfois dévalué, utilisé de manière négative, comme s’il s’agissait de « sous-culture ». Mais le divertissement est à mon sens essentiel. D’ailleurs, cela ne désigne pas forcément que le rire : on peut se divertir en s’instruisant, en réfléchissant, en débattant, à partir du moment où c’est amené de manière ludique et plaisante.

Ces deux aspects seront donc présents sur le plateau : nous ne jouerons pas la tragédie ni la comédie, nous jouerons la situation, ce qui est écrit, de manière juste, au plus près des mots. La pièce en elle-même contient tellement de contrastes que l’on passera du rire au drame sans même s’en rendre compte.

 

NOTE DE SCÉNOGRAPHIE et COSTUMES

La pièce se déroule dans un univers fictif, et pourtant très réaliste. Les références littéraires sont inventées de toute pièce, mais nous y croyons : les œuvres mentionnées semblent plus vraies que nature.

La guerre qui fait rage dans le récit pourrait être n’importe quelle guerre, passée ou présente, n’importe où dans le monde.

Je prends le parti de la situer en France, de nos jours, mais sans le souligner.

Le spectateur pourra s’interroger : est-ce que l’action se déroule aujourd’hui, dans une réalité alternative ? Ou bien est-ce notre futur proche ?

J’aime l’idée de donner des indices aux spectateurs, tout en leur laissant la liberté de se projeter où ils le veulent, en laissant la place à leur imagination, leur interprétation.

Les costumes suivront cette idée : ils pourraient être portés de nos jours, en France, en période de grand froid. J’imagine des doudounes ou des gros manteaux, dans des teintes vives. Gants, bonnets, écharpes et chaussures chaudes pourraient compléter la tenue des personnages.

En opposition, le décor sera froid et minimaliste. Un mobilier en bois clair, simple et fonctionnel : une table, des chaises, une bibliothèque remplie de livres et un poêle gris métallisé.

J’aimerais que les livres présents sur le plateau soit de vrais livres, sans quoi l’enjeu de les brûler serait moins concret pour le spectateur. Nous n’utiliserons pas de trompe l’œil : la littérature sera sur le plateau avec les personnages. La bibliothèque jouera d’ailleurs un rôle central, tel un personnage silencieux. Elle sera placée au milieu du plateau, en fond scène, afin de placer la culture au centre de l’histoire.

Anthony Davy